Edito du 10 février 2005
"Il faut peindre comme tout le monde, disait donc Dubuffet. Mais vous, vous peignez comme personne !
Précisément, dit-il. Je suis le seul. Il n’y a que moi qui peins comme tout le monde." Personne ne ressemble à Dubuffet parce qu’il ressemble à tout le monde." (Alexandre Vialatte, "Langages", La Montagne, 13 avril 1954)
Jean Dubuffet, Alexandre Vialatte - Correspondance(s) 1947-1975, édité en décembre dernier par les Éditions Au Signe de la Licorne, révèle la connivence intellectuelle et esthétique entre le peintre et l’écrivain. Les expérimentations plastiques de Dubuffet qui nourrissent la prose de Vialatte, les échanges de lettres et de créations verbales, témoignent de leur amitié, de leur humour et du caractère fortement inventif de leurs productions respectives. Etabli par Delphine Hautois et Marianne Jakobi, préfacé par Walter Lewino, l’ouvrage contient un appareil critique et de nombreuses illustrations, facs-similé de lettres inédites et de manuscrits, photographies et reproductions d’oeuvres. Ces Correspondance(s) participent à l’éclaircissement du travail artistique de Jean Dubuffet et donnent à lire les savoureuses chroniques d’Alexandre Vialatte. Jusqu’au 28 février, l’exposition Quoi de neuf ? Vialatte !, sous la direction de Mathieu Lescuyer et de Christian Moncelet, présente à la Bibliothèque Municipale et inter-universitaire de Clermont-Ferrand, le travail de création de l’écrivain.
Nathalie Jungerman